Les exportations de véhicules depuis l’Europe pourraient baisser de 6% entre 2022 et 2024
- En 2022, l’industrie automobile européenne (UE + UK) a exporté près de 4,4 millions de véhicules légers (particuliers et utilitaires) selon l’ACEA et Eurostat. Les statistiques de l’ACEA ne précisent pas s’il s’agit uniquement de véhicules neufs mais d’après l’analyse Inovev, les statistiques intègrent les véhicules neufs et d’occasions. Néanmoins la grande majorité des véhicules exportés depuis le sol européen restent des véhicules neufs. On peut donc estimer qu’en 2022, un peu moins de 30% des véhicules neufs produits en Europe ont été exportés.
- Depuis de nombreuses années, les USA sont le premier acheteur de véhicules produits en Europe (principalement venus d’Allemagne et UK) avec environ 17% des exports européennes. La Chine importe un niveau constant de véhicules depuis plusieurs années, entre 400 000 et 480 000 unités chaque année. A noter que l’Ukraine a importé un fort volume de véhicules en 2022, mais on peut raisonnablement penser qu’il s’agit ici de véhicules d’occasions principalement.
- Quelles sont nos prévisions de croissance des exports en Europe en 2023 et 2024? Pour ces prévisions, Inovev établit systématiquement 3 scenarios: un scenario bas, de référence et haut. Dans notre scénario de référence, nous prévoyons une baisse des exportations qui pourraient atteindre un volume de 4,2 millions de véhicules légers en 2023 et 4,1 millions d’unités en 2024. Les exportations devraient donc baisser de 6% entre 2022 et 2024.
- Ce scénario de baisse des exportations s’explique par une régionalisation de plus en forte des marchés (en opposition à la mondialisation) et qui se traduit principalement par la volonté des grands pays acheteurs de véhicules européens de protéger leurs industries locales. C’est le cas des USA, qui ont mis en place depuis au moins 3 ans une politique favorisant la production locale (du moins dans la zone NAFTA) et accroît des barrières à l’entrée de son territoire. C’est aussi le cas de la Chine, qui n’a pas revu ses taxations à l’import, mais qui grâce à la forte croissance des véhicules électriques à batteries (BEV), et en particulier des marques chinoises, réussit à reprendre la main sur son marché local. On peut considérer ici qu’il s’agit plutôt d’une barrière technologique, puisque les véhicules actuellement produits en Chine par les marques chinoises ont un niveau de prestation et de prix plus intéressant que les véhicules proposés par les marques européennes et que l’essentiel des produits européens exportés en Chine restent des véhicules thermiques.