Le recul des constructeurs allemands en Chine
- Les constructeurs allemands (Volkswagen Mercedes, BMW) se sont implantés en Chine dès les années 80 et 90. Le groupe Volkswagen a tout de suite pris la position de leader face à la concurrence étrangère et à la concurrence chinoise. Il a été jusqu’à produire plus de 4 millions de voitures par an, le pic de production ayant été atteint en 2018. A partir de 2019-2020, le contexte a complètement changé car la demande en voitures électriques (ainsi que l’offre) a commencé à exploser, conséquence d’une stratégie chinoise visant à favoriser l’électrique, où les constructeurs chinois (en premier lieu BYD) s’étaient préparés depuis des dizaines d’années en investissant massivement, ainsi que l’américain Tesla qui avait alors une longueur d’avance en la matière sur les autres constructeurs.
- Les ventes de Volkswagen ont à ce moment reculé fortement, passant de 4 millions à 3 millions d’unités en deux ans (entre 2019 et 2021). Le groupe a réussi à résister pendant deux ans (entre 2021 et 2023) surtout grâce à la bonne tenue des ventes d’Audi, la filiale Premium du groupe. Mais l’année 2024 a vu un nouveau décrochement du groupe Volkswagen, à 2,75 millions d’unités.
- Les constructeurs allemands Premium indépendants, Mercedes et BMW, ont réussi à progresser jusqu’en 2023, grâce à leur image de fabricants de voitures statutaires, catégorie où les constructeurs chinois n’étaient pas encore très présents. L’année 2024 a connu leur premier vrai décrochage face à la montée en puissance des constructeurs chinois Premium.
- Au total, la part de marché des groupes Volkswagen, Mercedes et BMW est passée progressivement de 20% en 2017 à 16% en 2024, et les prochaines années risquent d’être encore plus difficiles, la clientèle chinoise se reportant de plus en plus vers les marques chinoises qui ont fait d’énormes progrès depuis dix ans.