Opel sera le seul constructeur européen à proposer en 2024 un équivalent VEB à chacun de ses modèles
Opel (filiale du groupe Stellantis) va devenir le seul constructeur européen à proposer en 2024 un équivalent véhicules électrique à batterie (VEB) à chacun de ses modèles.
 
En effet, toute la gamme du constructeur sera bientôt disponible dans une version à motorisation 100% électrique.

1. Sont d’ores et déjà disponibles en version 100% électrique : la Corsa (berline de segment B), le Mokka (SUV de segment B), l’Astra (berline de segment C) ainsi que les véhicules utilitaires légers Combo (N1-1), Vivaro (N1-2) et Movano (N1-3).

2. Seront disponibles en version 100% électrique en 2024 : les Crossland (SUV de segment B) et Grandland (SUV de segment C) au moment de leur renouvellement en 2024.

 
Quant à la berline de segment D, l’Insignia, elle vient de disparaître et ne connaîtra jamais de version 100% électrique. Mais il est prévu qu’un nouveau modèle de segment D (peut-être baptisé Manta) soit lancé en 2025 ou 2026 avec un moteur 100% électrique. Opel indique vouloir ne proposer que des véhicules 100% électriques à partir de 2028.
 
Quelle est la part des VEBs au sein de la gamme Opel sur les 5 premiers mois de 2023 ? Les motorisations 100% électrique représentent 13% des ventes de Corsa durant cette période, 24% des ventes de Mokka, 12% des ventes de Combo, 27% des ventes de Vivaro. Pour l’Astra et le Movano, c’est encore trop tôt pour avoir des chiffres significatifs.
 
On constate qu’en observant ces données, il sera difficile pour Opel d’atteindre son objectif de vendre 100% de VEBs dans cinq ans.
La part de marché des BEV dans les pays de l’Est européen reste très faible en 2023
La part de marché des BEV a atteint 13% des ventes totales de voitures particulières en Europe à la fin du premier trimestre 2023, contre 12% à la fin du premier trimestre 2022. Mais la répartition par pays est loin d’être uniforme. L’Europe est même coupée en deux : les BEV ont une part supérieure à 13% dans 14 pays et une part inférieure à 13% dans 15 pays.
 
Parmi les 14 pays où les BEV représentent plus de 13% des ventes, on note la présence de 14 pays de l’ancienne région Europe de l’Ouest (17 pays), mais les pays du Sud comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne n’y figurent pas.
 
Les plus fervents défenseurs des BEV sont les pays du Nord avec en pointe la Norvège (Norvège : 85%, Suède : 36%, Finlande : 31%, Danemark : 30%).  Suivent des pays centraux au fort pouvoir d’achat (Pays-Bas : 26%, Luxembourg: 19%, Autriche : 18% Suisse : 17%), puis trois autres pays (Portugal : 16%, Irlande : 16%, Belgique : 16%) et enfin les trois plus grands pays européens (Royaume-Uni : 15%, France : 15%, Allemagne : 14%). On remarque que l’Allemagne est au coude à coude avec la France, malgré trois constructeurs nationaux très impliqués dans la technologie BEV (Volkswagen, BMW, Mercedes).
 
Les 15 pays dont les BEV représentent moins de 13% du marché, outre la Grèce, l’Italie et l’Espagne que l’on a mentionnés plus haut, sont les 12 pays de l’ancienne région Europe de l’Est, c’est-à-dire les anciens pays satellites de l’Union Soviétique et les derniers arrivants dans l’Union européenne. Pour ces pays, parvenir à 100% de voitures électriques en 2035 est totalement mission impossible. Notons que les pays où la part de marché des BEV est la plus faible sont la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie.
Ford, une marque qui se replie progressivement sur l’Amérique du Nord
La marque Ford est la marque d’entrée de gamme du groupe Ford. Elle figure depuis de très nombreuses années aux premières places sur le marché américain, en concurrence avec Chevrolet et Toyota. Son pick-up Série F est depuis les années 80 le plus vendu de tous les modèles commercialisés sur le marché américain et il figure souvent parmi les modèles les plus vendus dans le monde.
 
Ce succès mondial de la marque Ford date de l’apparition de la Ford T lancée en 1908 qui devint rapidement la voiture la plus vendue dans le monde, avec plus de 15 millions d’exemplaires écoulés jusqu’en 1927. La marque Ford compléta sa gamme vers le haut avec le rachat de la marque Lincoln en 1921 puis la création de la marque de milieu de gamme Mercury en 1939. La crise de 2008/2009 eut pour conséquence l’abandon de la marque Mercury.
 
Les années suivantes furent marquées par l’abandon des sites de production en Grande-Bretagne, en Australie, en Belgique, au Brésil, en Inde et en Russie. La production mondiale de la marque Ford a chuté de manière spectaculaire entre 2005 et 2022 (malgré un fort rebond dans les années 2015-2016-2017) passant de 5,4 millions en 2005 à 3,7 millions l’an dernier, ce qui représente une baisse de 30%. Pire, entre 2017 et 2022, la production de la marque Ford est passée de 6,1 millions à 3,7 millions, ce qui représente une baisse de 40%. Sa production en Europe a chuté de 60% entre 2005 et 2022. Sa production en Amérique du Sud a même chuté de 90% sur cette période ! Le développement de sa production en Chine n’a été qu’un feu de paille. La production en Amérique du Nord représente aujourd’hui 60% de la production mondiale de Ford contre 55% en 2005.
 
Même si Ford annonce de forts investissements pour l’électrification de sa gamme en Europe, on peut affirmer que Ford semble se replier progressivement sur l’Amérique du Nord, avec un effort porté tout particulièrement sur les pick-up et les SUV puisque les berlines ont été successivement abandonnées ces dernières années.
Les Big Three ont perdu beaucoup de leur influence depuis 1960
Les constructeurs que l’on nomme les « Big Three », parce qu’il s’agit des trois plus grands constructeurs américains (GM, Ford, Chrysler) et qu’il s’agissait dans les années 1930 à 1960 des trois plus grands constructeurs mondiaux, représentent encore aujourd’hui 40% des ventes automobiles aux USA (VP incluant les pick-up et les SUV), contre 90% en 1960, 83% en 1970, 74% en 1980, 72% en 1990 et 70% en 2000.
 
La baisse de leur influence s’est accentuée dans les années 2000, leur part de marché s’étant réduite à 45% en 2010, suite à la crise des subprimes de 2008-2009 qui a provoqué la faillite successive de GM et de Chrysler.
 
Sauvés de justesse par le gouvernement américain pour le groupe GM et par Fiat pour le groupe Chrysler,  ces deux constructeurs ont continué leur activité, mais dans des proportions plus modestes.
 
Cette baisse de l’influence des « Big Three » aux USA (au profit des marques japonaises et coréennes) s’est accompagnée par la disparition de plusieurs de leurs marques automobiles, comme Oldsmobile, Pontiac et Saturn chez GM, Edsel et Mercury chez Ford, De Soto, Imperial et Plymouth chez Chrysler, certaines de ces marques ayant été supprimées dès les années 60.
 
Ajoutons que l’ancien groupe AMC (4e constructeur américain) a été racheté par le groupe Chrysler en 1987, celui-ci ne conservant de ce groupe que la marque Jeep spécialisée dans les SUV. Après le rachat de Chrysler par Fiat, il fut décidé de séparer les pick-up Dodge des voitures de tourisme Dodge et on créa ainsi la marque Ram spécialisée dans les pick-up. En 2021, le groupe Fiat-Chrysler (FCA) a fusionné avec le groupe Peugeot-Citroën (PSA) pour donner naissance au groupe Stellantis.
Lincoln, une marque Premium en sursis
La marque Lincoln représente le haut de gamme du groupe Ford, rivalisant ainsi depuis des décennies avec la marque Cadillac du groupe GM. Elle aurait pu récupérer la clientèle de la marque Mercury (marque de milieu de gamme du groupe Ford abandonnée en 2010) mais apparemment cela ne s’est produit qu’à moitié, car si les ventes de Lincoln ont doublé entre 2009/2010 et 2022, c’est surtout parce que cette marque a été proposée sur le marché chinois à partir de la fin des années 2010 et qu’elle a pu ainsi récupérer une nouvelle clientèle basée en Chine qui était à la recherche de modèles Premium un peu exotiques.
 
Malgré cette implantation récente en Chine, la marque Lincoln semble fragile, car ses volumes de ventes restent relativement faibles (moins de 200 000  ventes mondiales par an soit moins de la moitié du volume de Cadillac), ses ventes se sont effondrées aux Etats-Unis et un départ de la Chine à terme n’est pas un scénario totalement improbable.
 
On observe en effet que la clientèle chinoise achète depuis quelques années de plus en plus de voitures des marques chinoises (54% des ventes de voitures particulières en Chine sur 5 mois 2023 contre 49% sur 5 mois 2022), délaissant de plus en plus les voitures étrangères, et les marques à faible volume de ventes (comme Lincoln) sont les plus menacées.
 
En outre, Lincoln a dupliqué la stratégie de Ford visant à supprimer les berlines du marché américain, ce qui a supprimé de ce fait une partie de sa clientèle traditionnelle. Enfin, la marque Lincoln n’est pas encore entrée dans l’ère de l’électrification, ce qui peut lui poser un problème face aux autres constructeurs, notamment face aux constructeurs Premium allemands.
 
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