L’usine Renault d’Oran ne produit plus de véhicules depuis 2023

L’usine Renault d’Oran (Algérie) est à l’arrêt depuis 2023, et plusieurs facteurs expliquent cette situation :

 
1. Nouvelles exigences locales : le gouvernement algérien impose désormais un taux d’intégration locale égal ou supérieur à 30% des pièces dans les véhicules produits. Renault, qui utilisait des kits semi-assemblés (SKD) depuis la Turquie, avec un taux d’intégration locale inférieur à 10%, a eu du mal à s’adapter à cette contrainte. Entre 2020 et 2023, l’usine d’Oran a donc fonctionné au ralenti.
 
2. Blocage administratif : Renault attend depuis plusieurs années un agrément officiel du ministère algérien de l’Industrie pour relancer ses activités. Malgré des investissements pour se conformer aux nouvelles réglementations, l’autorisation tarde à venir.
 
3. Tensions diplomatiques : les relations entre la France et l’Algérie connaissent depuis plusieurs mois une nouvelle période de crispation (affaire du Sahara occidental), ce qui freine les projets industriels bilatéraux, comme celui de Renault.
 
4. Concurrence accrue : d’autres constructeurs comme Stellantis se sont implantés en respectant les nouvelles règles (taux d’intégration locale égal ou supérieur à 30%), ce qui a mis Renault en difficulté sur le marché local.
 

Malgré les rumeurs de fermeture définitive de son usine d’Oran, Renault a soumis une nouvelle demande d’agrément et a mis en place un plan social pour préserver les emplois en vue d’un éventuel redémarrage. Le constructeur espère relancer la production avec de nouveaux modèles et un taux d’intégration adéquat, mais tout dépendra de la décision des autorités algériennes. Des signaux positifs semblent émerger : des rencontres récentes entre responsables algériens et français ont ravivé l’espoir d’un redémarrage. Le ministre algérien de l’Industrie a même évoqué une reprise prochaine de l’usine. Renault espère donc pouvoir relancer la production d’ici la fin de 2025.

Les projets actuels d’implantations d’usines chinoises en Europe

Avant même la mise en place des surtaxes touchant les voitures électriques importées de Chine, plusieurs constructeurs automobiles chinois ont annoncé qu’ils voulaient s’implanter sur le marché européen par le biais d’usines d’assemblage à construire ou à racheter. Voici les projets confirmés ou en cours :

 
1. BYD achève la construction de son usine hongroise de Szeged qui devrait sortir ses premiers modèles à l’automne prochain. Quatre modèles différents à destination du marché européen pourraient être assemblés dans cette usine en 2026-2027, dont la Dolphin Surf (segment B). Une seconde usine est prévue en Turquie et une troisième serait à l’étude en Italie.
 
2. Chery utilise l’ex-usine Nissan de Barcelone (Espagne) depuis la fin de l’année 2024. Plusieurs modèles à destination du marché européen y sont assemblés, sous les marques Ebro et Omoda.
 
3. MG du groupe SAIC est le premier vendeur chinois en Europe. Ce constructeur projette donc de fabriquer en Europe ses modèles à destination du marché européen. Il est en recherche active d’un site de production, et l’Espagne serait semble-t-il favorite.
 
4. Geely envisage d’assembler en Europe ses modèles Smart et Polestar à destination du marché européen. Son choix pourrait se porter sur la Hongrie, la Tchéquie ou la Slovaquie. Aux dernières nouvelles, c’est la Slovaquie qui aurait été choisie. Démarrage de l’usine en 2028.
 
5. Dongfeng n’a toujours pas abandonné son projet de produire des voitures en Italie. Et Nissan lui ouvre les portes de son usine britannique.
 
6. Xpeng envisage d’assembler ses modèles en Europe. Ce constructeur pourrait profiter de ses liens avec VW pour utiliser certaines de ses usines, particulièrement celles que VW envisage de fermer (Osnabrück et Dresde).
Part de marché des BEV en Europe (30 pays) sur 7 mois 2025
 
Le marché automobile russe replonge depuis novembre 2024
Au cours des cinq premiers mois de 2025, le marché automobile russe continue de s’enfoncer dans une crise profonde, marquée par une chute des ventes observée depuis novembre 2024 et une domination croissante des marques chinoises. Seulement 521 652 voitures ont été immatriculées en Russie entre début janvier et fin juin 2025 (dont 307 000 voitures chinoises), ce qui représente un rythme annuel d’un peu plus d’un million d’unités sur l’ensemble de l’année contre 1,55 million en 2024 et 1,05 million en 2023. En conclusion, le marché russe a raté son redémarrage après une très mauvaise année 2022 (0,7 million d’unités) due au déclenchement de la guerre russo-ukrainienne et une année 2024 pleine de promesses. Le marché russe avait connu de bien meilleures années entre 2017 et 2021, tournant autour de 1,6 / 1,8 million d’unités par an durant cette période.
 
La Russie a développé des dépenses militaires significatives, diminuant ainsi les moyens dédiés au développement civil. D’autre part, l’introduction d’une nouvelle taxe de recyclage par le gouvernement russe sur l’achat des automobiles s’est ajoutée à une inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt qui freinent les achats. Beaucoup de clients attendent le retour des marques étrangères, ce qui ralentit encore les ventes. C’est dans ce contexte morose que les constructeurs chinois s’accaparent de la plus grande partie du marché russe, avec 59% des ventes sur les six premiers mois de 2025. Quatre groupes chinois (Chery, Great Wall, Geely, Changan) détiennent à eux seuls 51% du marché russe. BYD n’en fait pas partie car l’électrification du marché russe est encore balbutiante.
 
En résumé, le marché russe est dans une spirale descendante, tiraillé entre ses dépenses militaires et les incertitudes économiques et géopolitiques, mais il ne semble pas que les sanctions économiques aient joué un rôle majeur dans ce déclin.
Volvo a choisi de fabriquer en partie le XC60 aux Etats-Unis
En réponse aux menaces de taxes américaines sur les importations automobiles en provenance d’Europe, Volvo avait fait savoir il y a plusieurs mois qu’il envisageait de produire davantage aux Etats-Unis, dans son usine américaine de Ridgeville en Caroline du Sud. Cette usine fabrique actuellement les SUV 100% électrique Volvo EX90 (segment E) et Polestar 3 (segment E), mais la demande étant moins forte que prévu, en raison d’un marché de l’électrique en berne aux Etats-Unis et au positionnement des deux modèles un peu trop haut de gamme, il s’est produit seulement 16 000 véhicules dans cette usine pour une capacité de 150 000 véhicules par an. Inovev avait estimé que les modèles Volvo les plus vendus en Amérique du Nord pourraient être fabriqués sur le site de Ridgeville, comme les SUV XC90 (39 492 unités), XC60 (38 892 unités) et XC40 (26 557 unités).
 
Finalement, Volvo vient d’annoncer qu’un modèle supplémentaire fabriqué sur le site de Ridgeville serait effectivement le SUV XC60 à destination des marchés nord-américains. Le transfert de production d’environ 50 000 XC60 par an de Suède vers les USA se fera à l’automne 2026, c’est-à-dire au moment du lancement de la nouvelle génération du XC60 (qui sera disponible dans une version 100% électrique appelée EX60). Il est possible qu’un second SUV Volvo soit ajouté dans l’usine de Ridgeville en 2028, et il pourrait s’agir du XC90 actuellement fabriqué sur le site suédois du constructeur, à Göteborg.
 
La conséquence de ce ou ces transferts est que le site suédois de Göteborg, lieu de production actuel des XC60 et XC90, va perdre entre 50 000 et 100 000 véhicules par an, qui va se répercuter sur le volume de production de véhicules de l’Europe.
 
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