La situation actuelle et future de l’industrie automobile marocaine
Le Maroc est devenu depuis le démarrage de l’usine Renault de Tanger en 2012, un acteur important de l’industrie automobile au sud de l’Europe. Ce pays bénéficie en effet de coûts de production très inférieurs à ceux de l’Europe de l’Ouest. Le volume de production du Maroc est passé de 50 000 véhicules en 2011 à 100 000 en 2012, 260 000 en 2014, 320 000 en 2016, 390 000 en 2018 et 430 000 en 2019. Depuis cette date qui a marqué le record de production automobile du Maroc, le volume de production s’est stabilisé aux alentours de 380 000 unités par an, malgré le démarrage de Stellantis à Kenitra en 2019, soit un niveau équivalent à la Pologne. Quel sera l’avenir du Maroc en matière d’industrie automobile au cours des années 2023-2030 ?
1. Tanger : cette usine vient de recevoir en novembre 2022 la fabrication du petit véhicule urbain Mobilize Duo qui succède au Twizy qui était produit en Espagne. C’est le premier véhicule 100% électrique produit sur ce site. Le constructeur parle de 17 000 unités produites par an. Il sera rejoint en 2026 par la Sandero 100% électrique qui réalisera des volumes beaucoup plus importants. 
2. Kenitra : cette usine qui produit actuellement des Peugeot 208 à moteur thermique et des Citroën Ami à moteur électrique        (22 500 unités produites depuis son lancement en avril 2020) va doubler sa capacité de production, passant de 200 000 à 400 000 véhicules par an. Actuellement, l’usine de Kenitra produit moins de 100 000 véhicules par an, mais le constructeur va augmenter progressivement le volume de production de la Peugeot 208 à moteur thermique, au dépens de l’usine de Trnava en Slovaquie qui va bientôt accueillir en contrepartie la production des Citroën C3 Aircross et Opel Crossland de nouvelle génération. 
 
   
 

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Quatre nouveaux SUV vont être produits dans l’usine de Melfi

Le groupe Stellantis vient de communiquer sur ses résultats du premier semestre 2022, qui montre une réelle distorsion entre les ventes mondiales en baisse de 16% sur la période (3,02 millions de véhicules) et un bénéfice en hausse de 34% par rapport au premier semestre 2021. Les ventes de véhicules électriques ont ainsi bondi de 50% d’une année sur l’autre pour atteindre 136 000 unités au premier semestre 2022. Mais l’Amérique du Nord reste la région la plus profitable avec la progression des ventes des gros pick-up Dodge Ram et SUV Jeep qui représentent au total plus d’un million d’unités au premier semestre 2022.

Le constructeur a aussi communiqué sur le futur programme de fabrication de son usine italienne de Melfi. Actuellement, ce site fabrique les SUV Fiat 500 X, Jeep Renegade et Jeep Compass. Mais ces modèles sont en fin de vie.

A compter de 2024, l’usine accueillera la fabrication de quatre nouveaux SUV 100% électriques basés sur la nouvelle plateforme STLA Medium (ou e-VMP) qui sera inaugurée en 2023 sur la nouvelle génération du SUV Peugeot 3008.

Les quatre futurs modèles fabriqués sur le site de Melfi n’ont pas été identifiés avec précision, mais il pourrait s’agir de futurs SUV des marques DS, Opel, Lancia de segment D  : Futur DS 9 (D85) en 2024 et modèle dérivé chez Opel (O85), puis futur DS 7 (D84) en 2026 et modèle dérivé chez Lancia (L84). De son côté, la marque Jeep abandonnera progressivement les Renegade et Compass en fin de vie pour se concentrer sur le modèle Avenger qui sera dévoilé cet automne et qui sera fabriqué à Tichy en Pologne.

 
22-21-4
 
   

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Opel abandonne son projet d’un retour en Chine
La firme allemande Opel qui a été rachetée au groupe GM (avec sa branche britannique Vauxhall) par le groupe PSA en 2017 a été intégrée dans le groupe Stellantis au moment de la fusion entre PSA et FCA en 2021. Du fait de son appartenance passée au groupe GM, Opel n’a jamais pu se développer sur les marchés extra-européens du fait de la préférence qui a été accordée à la marque Chevrolet sur ces marchés. Pire, Opel a dû suivre la stratégie de repli de Chevrolet en Russie et en Ukraine. Bref, Opel concentrait ses ventes et sa production sur le continent européen exclusivement.
Au sein du groupe PSA qui l’avait racheté en 2017, Opel a continué à se concentrer sur le marché européen, surtout en Allemagne et en Angleterre où la marque (et sa filiale Vauxhall) réalisait depuis toujours ses meilleures ventes (la moitié de ses ventes).
La situation est devenue plus difficile à partir de 2021, date de la fusion PSA avec FCA, où Opel se retrouvait sur le même segment de marché que Fiat. La stratégie du groupe Stellantis a alors consisté à repositionner la marque Opel entre Fiat et Peugeot, par une légère montée en gamme et à repositionner Fiat dans la catégorie d’entrée de gamme avec Citroën.
Ce nouveau positionnement avait incité la direction d’Opel à envisager une commercialisation de ses modèles en Chine, premier marché automobile mondial, mais au vu des difficultés rencontrées par le groupe Stellantis sur ce marché (le constructeur vient d’y arrêter les ventes de Jeep), du manque de notoriété de la marque Opel en Chine, la marque allemande a préféré abandonner son projet et réfléchir à s’implanter sur d’autres marchés. 
 
   
 

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Inovev prévoit 100 000 unités par an de la nouvelle Jeep Avenger

L’usine Stellantis de Tichy (Pologne) comme celle de Melfi (Italie) va se transformer au cours des deux prochaines années pour se concentrer sur la fabrication de voitures électriques, ce qui n’était pas le cas jusqu’à maintenant, puisque la Fiat 500 qui est fabriquée à Tichy à l’heure actuelle est dotée d’un moteur thermique, celle à moteur électrique étant produite sur le site de Mirafiori en Italie. Le site de Tichy a beaucoup perdu en volume de production depuis le transfert de la Fiat Panda du site  de Tichy vers le site italien de Pomigliano en 2012 et depuis l’arrêt de production de la Ford Ka en 2016. En 2022, le site de Tichy ne produira que 155 000 voitures en fin de vie (des Fiat 500 et des Lancia Ypsilon). La relève passera par le nouveau SUV Jeep Avenger et ses dérivés Alfa-Roméo et Lancia.

La nouvelle Jeep Avenger qui vient d’être dévoilée (et qui reprend le nom d’une ancienne Hillman de 1970 rebadgée Chrysler en 1976 et Talbot en 1979) sera lancée en 2023, sur la plateforme e-CMP des Peugeot e-2008, Opel e-Mokka et DS3 Crossback E-Tense.

Elle sera donc plus courte que la Renegade (4,10 m au lieu de 4,23 m) et sera le premier modèle de la marque à être doté d’une motorisation 100% électrique (la même que celle des 2008 et Mokka) qui permettra une autonomie de 400 km selon le cycle WLTP. Il sera aussi proposé en version essence, en empruntant le 3 cylindres 1,2 litre monté sur les 2008 et Mokka.

La Jeep Avenger sera aussi le premier modèle de la marque à être uniquement commercialisé en Europe et non pas aux Etats-Unis. Inovev table sur 100 000 ventes annuelles du Jeep Avenger.

 
22-21-5
 
   

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L’influence du 100% électrique sur les ventes des Citroën Berlingo, Opel Combo et Peugeot Partner
Le groupe Stellantis a décidé l’automne dernier de commercialiser les versions « voitures particulières » des Citroën Berlingo, Opel Combo et Peugeot Partner uniquement dans une motorisation 100% électrique. Quelle a été la conséquence de cette décision radicale au niveau des ventes de ces véhicules en Europe ?
On observe que le volume de ventes mensuel qui atteignait de 3 000 à 7 000 unités avant cette décision (premier semestre 2021) soit 5 000 unités par mois en moyenne ou 60 000 par an réparties en 25 000 unités chez Citroën, 25 000 chez Peugeot et 10 000 chez Opel, est tombé à 2 000 unités par mois en moyenne au second semestre 2021 et au premier semestre 2022, ce qui représente une chute de 60% par rapport au premier semestre 2021.
La décision de commercialiser ces modèles uniquement en version électrique a donc réduit de plus de la moitié les ventes de ces modèles, suivant ainsi l’exemple des Smart qui, lorsqu’elles ont été disponibles uniquement en version électrique, ont vu leur diffusion réduite de plus de la moitié.
Ce qui peut indiquer aussi (par extension), que si les constructeurs décidaient de ne plus commercialiser leurs modèles à moteur thermique, il faudrait s’attendre à une chute du marché de plus de 50% à long terme. Heureusement, l’échéance proposée par la Commission européenne est l’année 2035, ce qui va permettre à une large tranche de la clientèle de pouvoir passer progressivement des voitures thermiques aux voitures électriques. Mais une baisse du marché entre 2030 et 2035 n’est toutefois pas à exclure.
 
   
 

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