La production de la Renault Twingo a cessé en août 2024
En quelques années, la quasi-totalité des modèles de segment A ont progressivement disparu de la production automobile européenne, sans doute en raison de marges trop faibles par rapport à un marché qui a représenté moins de 10% des ventes totales de voitures en Europe au cours de ces vingt dernières années. Après la Ford Ka (2008-2016), l’Opel Adam (2013-2019), la Seat Mii (2011-2021) , la Skoda Citigo (2011-2021), la Smart Forfour (2014-2021), la Citroën C1 (2014-2022), la Peugeot 108 (2014-2022), la Volkswagen Up (2011-2023), la Smart Fortwo (2014-2024), la Fiat 500 (2015-2024), c’est au tour de la Renault Twingo (2014-2024) de s’effacer pour n’être remplacée qu’en 2026.
 
La Renault Twingo III qui vient de disparaître était le fruit d’une collaboration entre Renault et Mercedes, pour une raison de mutualisation des coûts. Basées sur la même plateforme, les Renault Twingo III et Smart Forfour étaient assemblées dans l’usine Renault de Novo Mesto en Slovénie. La Smart Fortwo était basée sur cette même plateforme raccourcie, que Renault n’utilisera pas pour son propre compte. La Fortwo, contrairement à la Forfour, était fabriquée en France, sur le site Smart d’Hambach.
 
Renault avait souhaité l’an dernier lancer une remplaçante (versions thermiques et électriques) de la Twingo, en collaborant avec Volkswagen, mais ce projet a échoué. En mars 2024, au Salon de Genève, le président de Renault, Luca de Meo, conscient de la nécessité de lancer en Europe des voitures électriques de petit format et de prix modéré a appelé à la création d’un 'Airbus de la petite voiture électrique' afin de mutualiser les coûts, mais pour l’instant ce vœu reste sans réponse, malgré la menace chinoise qui s’impose de façon prégnante.
Renault lance en Corée son premier modèle sur base Geely
Renault et Geely sont devenus partenaires, notamment dans la partie moteurs thermiques et hybrides (Horse), et dans Renault Corée, nouveau nom de Renault-Samsung (Renault ayant racheté Samsung Motors en 2000). Le constructeur chinois Geely détient désormais 34% de Renault Corée (dont Renault possédait auparavant 100%) qui fabrique les Renault Arkana (67 540 unités en 2023) et leurs homologues coréens XM3 (38 142 unités en 2023), ainsi que les Renault QM6 (20 474 unités en 2023) qui sont les homologues coréens de l’ancien Renault Koléos dont les ventes ont été arrêtées en Europe l’an dernier. Toutes les berlines qui avaient conservé leurs appellations issues de Samsung Motors (SM3, SM5, SM6, SM7) ont disparu.
 
Le fait important de 2024 est le lancement en juin dernier du nouveau Renault Grand Koléos, qui abandonne les appellations en XM mais surtout provient directement de la gamme de Geely, puisqu’il s’agit du SUV Monjaro légèrement modifié. C’est la première fois qu’un modèle Renault est issu de la gamme de Geely, mais d’après nos informations, ce nouveau modèle ne sera pas exporté vers l’Europe mais uniquement commercialisé en Corée du Sud et dans les pays voisins.
 
Le Renault Grand Koléos mesure 4,78 m de long, dépassant l’ancien Koléos de 11 cm, ce qui le situe sur le segment E et non plus sur le segment D comme l’ancien Koléos. Renault pense qu’une montée en gamme est la meilleure stratégie pour le développement de Renault Corée, dont l’usine fonctionne à moins de 50% de ses capacités. Le Grand Koléos est doté d’un moteur 2.0 essence turbo de 211 ch (155 kW) ou d’un moteur hybride de 245 ch (180 kW) qui associe un quatre cylindres de 1.5 turbo de 144 ch (106 kW) et deux moteurs électriques. Ces moteurs sont issus de la coopération de Renault et Geely dans Horse.
Stellantis interrompt provisoirement la production de la Fiat 500 e
Faute de commandes suffisantes, le groupe Stellantis interrompt de nouveau pendant un mois et demi la production de la Fiat 500 e (100% électrique) du 13 septembre au 1 novembre 2024. Les ventes de ce modèle qui atteignaient 42 000 unités en Europe en 2021 (3 500 par mois en moyenne) et 66 000 unités en 2022 (5 500 par mois), s’étaient légèrement affaissées en 2023, avec 63 000 unités (5 250 par mois), mais depuis le mois de janvier 2024, elles se sont effondrées à 26 000 unités sur huit mois (3 250 par mois), ce qui augure d’un volume de moins de 40 000 unités sur l’ensemble de l’année.
 
Deux facteurs ont joué contre le modèle : premièrement son prix élevé pour un modèle de segment A (30 000 à 34 000 euros) et deuxièmement l’arrêt des subventions en Allemagne, alors que ce pays était le premier client de la Fiat 500 e (13 000 ventes en 2021 et 30 000 ventes en 2022). En 2023, les ventes du modèle en Allemagne sont tombées à 23 000 en 2023 et 6 000 sur les huit premiers mois de 2024 (soit 9 000 ventes sur l’ensemble de l’année).
 
Même l’Italie, son pays d’origine, a délaissé rapidement ce modèle : 11 000 ventes en 2021, 6 000 en 2022, 5 000 en 2023 et 2 000 sur les huit premiers mois de 2024 (soit 3 000 ventes sur l’ensemble de l’année). La France est devenue son premier client en 2024, avec 13 000 ventes sur huit mois (soit 20 000 sur douze mois).
 
La Fiat 500 e avait pourtant l’avantage d’être la seule citadine deux portes 100% électrique depuis le retrait de la Smart Fortwo, mais cela n’a rien changé. En conséquence, le constructeur a annoncé qu’il lancerait dans un an une Fiat 500 hybride dérivée de la Fiat 500 e qui sera produite sur le site italien de Mirafiori, comme la Fiat 500 e.
Stellantis stoppe définitivement la production de la Fiat 500 thermique
Contre toute logique véritable puisque la clientèle européenne réclame des voitures moins chères, et éventuellement de petites dimensions et de faible poids, les constructeurs automobiles européens ont progressivement supprimé toutes leurs petites voitures de segment A. La raison officielle avancée par les constructeurs est le faible potentiel de ventes de ces modèles, aggravé par leur faible marge.
 
Après la Ford Ka (2008-2016), l’Opel Adam (2013-2019), la Seat Mii (2011-2021), la Skoda Citigo (2011-2021), la Smart Forfour (2014-2021), la Citroën C1 (2014-2022), la Peugeot 108 (2014-2022), la Volkswagen Up (2011-2023), la Smart Fortwo (2014-2024) et la Renault Twingo (2014-2024) c’est au tour de la Fiat 500 (2015-2024) de s’effacer sans être remplacée, du moins dans un avenir proche.
 
La Fiat 500 actuelle, héritière de la célèbre Fiat 500 des années 60, était pourtant l’une des voitures de segment A les plus diffusées sur le marché européen depuis plusieurs années. Il reste encore la Fiat Panda pour représenter ce segment en Europe mais le modèle est sérieusement menacé depuis l’apparition de la Fiat Grande Panda il y a quelques semaines et qui se situe dans le segment B. L’ancienne Fiat Panda touche une autre clientèle que la Fiat 500, étant une cinq portes moins coûteuse que la Fiat 500.
 
La disparition de la Fiat 500 sera une grosse perte pour l’usine polonaise de Tichy où elle était fabriquée à 120 000 / 130 000 unités par an depuis 2020. L’avenir de l’usine repose désormais sur les Fiat 600, Jeep Avenger et Alfa-Roméo Junior. La Lancia Ypsilon qui y est produite est en fin de vie et ne devrait pas survivre au-delà de 2024. Sa remplaçante est fabriquée à Saragosse en Espagne.
Inovev prévoit 75 000 unités par an du nouveau SUV Skoda Elroq
La marque tchèque Skoda a dévoilé son SUV de segment C 100% électrique, l’Elroq, qui complète sa gamme de SUV à moteur électrique composée actuellement des SUV de segment D Enyaq et Enyaq coupé.
 
Skoda obtient un gros succès avec ses différents SUV à moteur thermique Kamiq (segment B), Karoq (segment C) et Kodiaq (segment D) qui s’écoulent chacun à environ 85 000 exemplaires dans le monde en 2023. Le SUV Enyaq à moteur électrique obtient un succès comparable, avec un peu plus de 80 000 exemplaires vendus l’an dernier, ce qui représente un volume important pour un modèle 100% électrique. Le constructeur tchèque n’a donc pas trop de crainte à avoir en déclinant sa gamme de SUV électriques vers le bas, avec le nouvel Elroq. Inovev prévoit 75 000 ventes annuelles qui ne devraient pas trop cannibaliser les ventes du Karoq, comme l’Enyaq n’a pas trop cannibalisé les ventes du Kodiaq. Le Skoda Elroq sera fabriqué sur le site tchèque de Mlada Boleslav, comme les Skoda Fabia, Kamiq, Scala, Octavia, Enyaq.
 
Le Skoda Elroq est plus court de 16 cm que l’Enyaq (4,49 m contre 4,65 m) mais 4 cm plus haut (1,66 m contre 1,62 m). Il entrera en concurrence frontale avec les Peugeot e-3008 (4,54 m) et Renault Scenic E-Tech (4,47 m).
 
Son moteur électrique délivre 170 ch (125 kW), 204 ch (150 kW) ou 285 ch (210 kW) avec des batteries différentes dans les trois cas : 55 kWh, 63 kWh ou 82 kWh, ce qui permet une autonomie de plus de 560 km selon la norme WLTP avec la batterie de 82 kWh. Les deux premières versions sont des propulsions alors que la troisième est une transmission intégrale.
 
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