La Ford Mustang Mach E (BEV) ne parvient pas à s’imposer
Les constructeurs américains GM, Ford et Chrysler sont venus tard à la motorisation 100% électrique en raison d’une politique du gouvernement peu favorable à ce type de motorisation et aux habitudes ancestrales de la clientèle américaine d’utiliser des véhicules dotés de gros moteurs thermiques essence, V8 et six cylindres, très gourmands en carburant dans un pays où le prix du carburant demeure faible, comparé à l’Europe par exemple.
 
Seul Tesla a voulu progresser à contre-courant sur ce marché spécifiquement hostile, avec un honorable succès, puisque le constructeur californien a produit 356 000 voitures 100% électriques en 2020, 444 000 en 2021, 593 000 en 2022 et 703 000 en 2023 aux Etats-Unis. Par rapport à Tesla, GM, Ford et Chrysler sont restés très timides sur le marché des BEV.
 
GM a lancé la Chevrolet Bolt, puis les Chevrolet Silverado EV, Chevrolet Blazer EV, GMC Hummer EV, Cadillac Lyriq, avec un succès mitigé. Chrysler n’a pas encore lancé de voitures 100% électriques mais prévoit de lancer une future gamme de BEV comme les Jeep Wagoneer S, Dodge Charger ou Ram pick-up EV. De son côté, Ford a lancé la Mustang Mach-E en 2020, le pick-up Série F Lightning et le Transit EV.
 
Tandis que les Ford Série F et Transit se vendent au compte-gouttes en version électrique, la Mustang Mach-E a trouvé sa clientèle mais affiche des volumes relativement modestes. Entre avril 2020 et avril 2024, 256 785 unités ont été produites, soit 64 000 par an en moyenne et 5 350 par mois en moyenne. Comparé à sa concurrente la Tesla Model Y produite aux Etats-Unis (180 000 par an en moyenne et 15 000 par mois en moyenne), la différence est abyssale.
Le taux d’utilisation des usines en Europe est remonté à 67% en 2023
Après avoir enregistré de bons taux d’utilisation en 2017, 2018 et 2019 (autour d’un taux d’utilisation moyen de 80%), les usines automobiles européennes ont subi le choc de la crise sanitaire en 2020, de la crise des semi-conducteurs en 2021 et des conséquences de la guerre en Ukraine en 2022 (hausse du prix du carburant, de l’électricité et des matières premières) et une demande stagnante. Du coup, les usines automobiles européennes ont fonctionné autour de 61-62% de leurs capacités en 2020, 2021 et 2022, ce qui a mis en péril plusieurs usines largement surdimensionnées.
 
Quatre usines européennes ont fermé durant cette période 2020-2022 : les deux usines Honda de Swindon (Angleterre) et Gebze (Turquie) et les deux usines Nissan de Barcelone (Espagne) et d’Avila (Espagne). Beaucoup d’autres usines ont vu leur activité diminuer fortement, mais on a évité d’autres fermetures en vue d’une relance des marchés et de la production à partir de 2023.
 
Certes, la relance a eu lieu en 2023, mais celle-ci demeure modeste puisque l’on est passé d’un taux d’utilisation des usines européennes de 61% en 2022 à 67% en 2023, loin des résultats enregistrés avant 2020.
 
Les constructeurs ont maintenu certaines de leurs usines peu actives, pensant que le marché européen pourrait revenir rapidement au niveau d’avant Covid tout en conservant un bon niveau d’exportations vers l’Asie, l’Amérique et l’Afrique. On note toutefois que 16 usines européennes bénéficient en 2023 d’un taux d’utilisation égal ou supérieur à 90% (voir graphe ci-dessous) avec une forte représentation des groupes Volkswagen, BMW et Toyota.
Comparaison entre les sept plus grands producteurs européens de VP : Allemagne nettement en tête
L’Allemagne devance largement les autres pays européens. On note que la France a cédé sa seconde position à l’Espagne en 2010.
 
On note également le lent déclin de l’Angleterre et de l’Italie, et parallèlement les fortes progressions de la Tchéquie et de la Slovaquie qui devancent aujourd’hui l’Angleterre et l’Italie.
La Dacia Sandero a été la voiture la plus produite en Europe + Maroc + Turquie en 2023
Au sein du périmètre Europe 30 pays (UE + Royaume-Uni + Suisse + Norvège + Serbie + Maroc + Turquie), c’est à dire la zone économique EEZ selon Inovev (la Serbie, le Maroc et la Turquie exportant vers l’Europe la majeure partie des voitures produites sur leur sol), la Dacia Sandero produite au Maroc est devenue la voiture la plus produite en 2023 (293 787 unités) devant la Renault Clio (262 714 unités) produite en Turquie.
 
La Dacia Sandero qui est la seconde voiture la plus vendue en Europe en 2023 devance la Tesla Model Y (voiture la plus vendue en Europe en 2023) en production car celle-ci est approvisionnée à la fois d’Allemagne (à 77%) et de Chine (à 23%), alors que la Sandero est approvisionnée uniquement du Maroc depuis le second semestre 2022.
 
En 2024, la part de l’approvisionnement des Tesla Model Y à partir de l’Allemagne devrait encore augmenter pour s’approcher progressivement des 100% suite à l’augmentation des capacités de l’usine de Gruenheide.
 
La première place de la Dacia Sandero est une performance dans la mesure où ce modèle n’était au départ qu’un modèle à bas prix destiné principalement aux pays émergents et aux pays semi-émergents situés à l’Est de l’Europe. En fait, ce modèle est devenu un modèle accessible qui pouvait plaire à l’ensemble de la clientèle européenne qui pouvait trouver trop coûteuses nombre de voitures proposées aujourd’hui, notamment les voitures 100% électriques et les SUV de milieu de gamme. Notons que le Dacia Duster se situe dans ce classement en troisième position parmi les SUV derrière les VW Tiguan et Nissan Qashqai.
La production de voitures particulières en Hongrie a dépassé la production polonaise
D’abord pays producteur de moteurs, la Hongrie a commencé la production automobile en 1991 avec l’implantation du japonais Suzuki. Au cours des années suivantes, les constructeurs Premium allemands Audi puis Mercedes ont débuté la production automobile dans ce pays, délocalisant une partie de leur production d’Allemagne vers la Hongrie. BMW est également en train d’y construire une usine. Et le chinois BYD, l’un des plus grands producteurs de voitures 100% électriques et hybrides rechargeables au niveau mondial, a annoncé récemment qu’il allait y construire une usine d’assemblage.
 
La production automobile hongroise a donc le vent en poupe et s’est substituée à la Pologne concernant l’implantations d’usines de voitures particulières.
 
Aujourd’hui, la production automobile hongroise a réussi à supplanter la production polonaise en terme de volume, puisqu’en 2023, la Hongrie a fabriqué près de 500 000 voitures particulières (Audi, Mercedes, Suzuki) soit deux fois plus que la Pologne (250 000 unités).
 
La Pologne rattrape son retard sur la Hongrie en produisant des véhicules utilitaires légers (environ 250 000 unités) alors que la Hongrie n’en fabrique pas. Il n’en demeure pas moins que la Hongrie attire de plus en plus de constructeurs dans la mesure où la Tchéquie et la Slovaquie ont fait carton plein au début des années 2000, en attirant vers elles plusieurs grands constructeurs automobiles, mais connaissent désormais une saturation en terme d’implantations d’usines. Ces implantations se sont désormais déplacées vers la Hongrie.
 
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