Effondrement des ventes en France de BEV importés de Chine au premier quadrimestre 2024
Les voitures 100% électriques (BEV) importées de Chine (marques chinoises et marques européennes) représentaient autour de 25% des ventes de BEV en France durant le premier semestre 2023 et autour de 30% durant le second semestre 2023 jusqu’en octobre. Puis l’annonce de nouveaux critères pour l’obtention du bonus écologique pour les voitures 100% électriques fabriquées hors d’Europe a créé un effet d’aubaine en novembre et en décembre 2023 puisque la part de marché français des BEV importés de Chine est passé brusquement à 37% en novembre et à 36% en décembre. Il fallait donc s’attendre après cet effet d’aubaine un effet compensatoire au moment de l’application des nouveaux critères du bonus écologique durant les dernières semaines de décembre, c’est à dire une baisse importante des ventes de BEV importés de Chine en 2024, ou du moins durant le premier semestre 2024.
 
C’est exactement ce qui s’est passé. La part de marché des BEV importés de Chine en France est ainsi tombée à 28% en janvier 2024, puis 17% en février 2024, 11% en mars 2024 et 7% en avril 2024. Le nouveau bonus écologique a donc eu un réel impact sur les ventes de BEV importés de Chine en 2024 en France. Mais on constate que c’est la Dacia Spring, voiture française donc, qui a le plus souffert de ce nouveau bonus écologique sans doute parce que les 5 000 euros de bonus dont elle ne bénéficient plus représentent 25% de son prix (20 000 euros), soit beaucoup plus que pour une MG ou une Tesla.
 
En terme de volume, les BEV importés de Chine qui se situaient autour de 6 000-7 000 unités par mois en aout-septembre-octobre 2023 sont passés à 11 000-13 000 unités par mois en novembre-décembre 2023 avant de s’effondrer à 5 500 unités en janvier 2024, 4 300 en février 2024, 3 800 en mars 2024 et 1 660 en avril 2024. Parallèlement, les ventes de BEVs produits en Europe ont progressé, les clients de BEV chinois s’étant reportés sur les autres BEV disponibles sur le marché, dans un marché français restant stable.
Inovev prévoit 70 000 unités par an du SUV Renault Symbioz
Renault a dévoilé en mai 2024 son nouveau SUV baptisé Symbioz, à cheval entre le segment B et le segment C, alors que la gamme des SUV est déjà bien fournie chez le constructeur français, avec le Captur (lancé en 2019), l’Arkana (lancé en 2021), l’Austral (lancé en 2022), l’Espace et le Scénic E-Tech (lancés tout deux en 2023).
 
La Renault Symbioz est une version allongée du Renault Captur, SUV de segment B. La carrosserie a été allongée à 4,41 m, ce qui place le Symbioz entre un Captur (4,23 m) et un Scénic E-Tech (4,47 m), un Austral (4,51 m) ou un Arkana (4,57 m). La Renault Symbioz est un peu plus longue que le nouveau Citroën C3 Aircross (4,39 m) et fait donc partie des nouveaux modèles de segment B allongés, à la limite du segment C. Contrairement à la C3 Aircross, la Renault Symbioz ne sera pas disponible en version sept places.
 
La Renault Symbioz partage sa plateforme et ses moteurs avec les Renault Captur et Renault Arkana, mais la première version disponible sur le marché européen sera la version E-Tech Full Hybrid (HEV) développant 145 ch (107 kW), motorisation déjà vue sur les Renault Clio, Captur et Arkana. Les autres motorisations (dont un MHEV = Mild-Hybrid) interviendront en 2025.
 
La Renault Symbioz ne concurrence donc pas le Scénic E-Tech qui est livrable uniquement en 100% électrique, mais il pourrait prendre des clients aux Captur et Arkana, livrables également en full-hybride. D’après le constructeur, le Symbioz cible plutôt les Toyota CHR hybride, Kia Niro hybride et Nissan Qashqai hybride. La Renault Symbioz sera produite sur le site espagnol de Valladolid (aux côtés du Renault Captur) et sera vendue selon les prévisions d’Inovev à 70 000 unités par an jusqu’en 2030.
Inovev prévoit 65 000 unités par an du nouveau SUV Opel Grandland
Le groupe Stellantis a présenté la seconde génération de son SUV Opel Grandland qui s’allonge de 17 centimètres par rapport à la génération précédente, passant de 4,48 m à 4,65 m, ce qui en fait un modèle à cheval entre le segment C et le segment D.
Cet
allongement s’explique par le fait que le SUV situé juste en-dessous dans la gamme Opel, le Frontera, s’allonge de 18 centimètres (passant de 4,21 m à 4,39 m) par rapport à sa génération précédente appelée Crossland. Les deux SUV Opel grandissent donc dans les mêmes proportions, laissant par là même plus de place au SUV Opel Mokka de segment B long de 4,16 m. Par ses dimensions, le Grandland est situé entre le 3008 et le 5008.
 
Le nouveau Grandland, qui repose sur la plateforme STLA-Medium partagée avec les Peugeot 3008 et 5008, est motorisé par un moteur essence 1.2 mild-hybrid (MHEV) 48V de 136 ch (100 kW), un moteur 1.6 hybride rechargeable de 195 ch (143 kW), un moteur 100% électrique de 210 ch (155 kW) intégrant une batterie de 73 kWh permettant une autonomie de 500 km selon le cycle WLTP et un moteur 100% électrique de 230 ch (170 kW) intégrant une batterie de 98 kWh permettant une autonomie de 660 km.
 
Le nouveau Grandland concurrence les SUV de segment C/D  comme les Peugeot 3008, Peugeot 5008, Citroën C5 Aircross, Renault Austral, Renault Espace, Nissan Qashqai, Nissan X-Trail, Ford Kuga, Ford Explorer EV, Volkswagen Tiguan, Volkswagen ID4, Skoda Kodiaq, Skoda Enyaq, Seat Tarraco, Hyundai Tucson, Kia Sportage, Toyota Corolla Cross, Toyota RAV4 et Tesla Model Y. D’une certaine manière, le nouveau Grandland pourrait aussi intéresser les propriétaires de l’ancienne Opel Insignia (berline de segment D).
 
Inovev prévoit 65 000 unités par an du nouveau Grandland produit à Eisenach (Allemagne).
Inovev prévoit 75 000 unités par an du nouveau SUV Citroën C3 Aircross
Le groupe Stellantis a présenté la nouvelle génération du SUV Citroën C3 Aircross qui est dérivée de la récente Citroën C3 présentée à la fin de l’année dernière. Elle reprend donc la plateforme Smart Car qu’utilise la Citroën C3 et qu’utiliseront les futures Fiat Panda et Opel Frontera. Cette plateforme est rappelons-le une version de la plateforme STLA-Small qui permet de concevoir des voitures à bas prix capables de rivaliser avec les Dacia du groupe Renault.
 
La nouvelle Citroën C3 Aircross s’allonge de 23 centimètres par rapport à l’ancien modèle, passant de 4,16 m à 4,39 m, permettant ainsi d’aménager une variante sept places en plus de la version cinq places. En se situant au sommet du segment B en terme de dimensions, à la limite du segment C, la nouvelle C3 Aircross attaque directement les Dacia Jogger et Dacia Duster. L’Opel Frontera se positionnera exactement de la même manière.
 
La nouvelle C3 Aircross sera motorisée par un moteur essence 1.2 de 100 ch (74 kW), un moteur essence 1.2 mild-hybrid (MHEV) 48V de 136 ch (100 kW) et un moteur 100% électrique de 113 ch (83 kW) accouplé à une batterie de 44 kWh semblable à celui de la e-C3 qui autorise une autonomie de 350 km environ.
 
Inovev prévoit 75 000 unités par an produites sur le site slovaque de Trnava aux côtés des Citroën C3 et Opel Frontera (alors que la précédente génération de la C3 Aircross était fabriquée sur le site espagnol de Saragosse). Rappelons que la C3 Picasso (ancêtre de la C3 Aircross) était déjà produite à Trnava entre 2008 et 2017.
Les leçons à retenir du Salon de Pékin 2024

Le Salon automobile de Pékin (Beijing) est devenu au fil des ans le plus important salon automobile mondial, dépassant largement l’influence des salons traditionnels comme Paris, Munich, Genève, Tokyo ou Detroit qui sont devenus progressivement des salons régionaux. Alors que ces salons traditionnels sont de plus en plus délaissés par les constructeurs, le salon de Pékin accueille tous les constructeurs chinois (plus d’une centaine de marques) ainsi que la plupart des constructeurs étrangers implantés sur le sol chinois. On note cependant l’absence cette année des 14 marques du groupe Stellantis qui a certes pratiquement disparu totalement du marché chinois. Ce qui est intéressant dans ce salon de Pékin 2024, ce n’est pas tellement la profusion de nouveaux véhicules présentés par une centaine de marques chinoises différentes, mais les tendances que l’on peut retenir.

 
1. Tout d’abord, les constructeurs chinois, qui représentent désormais 60% des ventes de voitures particulières en Chine, et qui ne comptent pas en rester là, ont fait carton plein cette année au salon de Pékin. Les constructeurs étrangers ont fait acte de présence mais sont minoritaires et paraissent moins innovants, contraints d’une certaine manière par leur histoire et leurs traditions.
 
2. Seul Volkswagen semble vouloir changer de paradigme, en présentant le concept ID Code qui annonce un tout nouveau design, éloigné des modèles de la marque commercialisés en Chine dont les ventes diminuent d’année en année. Alors qu’Audi, BMW et Mercedes résistent encore, Volkswagen ne représente plus que 8,5% du marché chinois en 2023 contre 10% en 2022, 13% en 2020 et 14,5% en 2019. Pour différencier ses modèles électriques de ses modèles thermiques, Volkswagen crée la marque ID Unyx, imitant ainsi la stratégie des constructeurs chinois qui créent de nouvelles marques dédiées aux véhicules électriques pour donner naissance à de nouvelles et inédites  images de marques ne subissant pas l’influence de l’image de marque des firmes plus traditionnelles.
 
3. D’autres enseignements peuvent être tirés du salon de Pékin 2024. Les constructeurs chinois collaborent plus étroitement avec les constructeurs étrangers pour la conception de leurs modèles. Ainsi, Volkswagen collabore avec X-Peng pour la conception de ses futurs BEV, JLR (Jaguar Land-Rover) collabore avec Chery pour la conception de ses futurs BEV, Mazda collabore avec Changan pour ses nouvelles AZ-6 et Arata, etc… Le rapport de force a changé.
 
4. Alors qu’autrefois, ce sont les constructeurs étrangers qui imposaient leur vue et la conception de leurs modèles aux constructeurs chinois, aujourd’hui c’est exactement l’inverse. Cette nouvelle donne a été favorisée par le fait que la technologie chinoise est désormais supérieure à celle des constructeurs étrangers, que ce soit en terme de design, de technologie BEV, de concepts d’intérieur et même de technologie PHEV qui est de plus en plus appréciée par la clientèle chinoise, contrairement à ce qui se passe en Europe ou aux Etats-Unis, et qui était très présente au salon de Pékin 2024. Leur part de marché sur le marché chinois ne cesse de progresser : de 3% en 2021, les PHEV sont passés à 7% en 2022, 11% en 2023 et 14% sur le premier trimestre 2024. Dans le même temps, les BEV sont restés stables à 21% de parts de marché au premier trimestre 2024. En fait, beaucoup de clients chinois sont passés du véhicule thermique à l’hybride rechargeable en plus des 100% électriques, car la part de marché des véhicules thermiques est passée de 67% au 1er trimestre 2023 à 62% au 1er trimestre 2024.
 
5.D’autre part, on assiste aussi à un retour des monospaces, nombreux à ce salon de Pékin 2024, alors que ce type de véhicules a pratiquement disparu du marché européen et devenu marginal aux Etats-Unis. Ceci est une autre spécificité du marché chinois et du salon de Pékin 2024.
 
6.Enfin, on peut noter l’attractivité des modèles conçus en coopération avec les fabricants de smartphones, comme Xiaomi ou AITO (Huawei), puisque ces modèles ont enregistré un nombre important de commandes durant le Salon.
 
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