Plan-produit Nissan Europe 2025-2028 : l’usine de Sunderland concentre la fabrication des modèles Nissan les plus vendus en Europe
Le constructeur japonais Nissan n’a plus qu’une seule usine d’assemblage en Europe, à Sunderland (Angleterre), puisque les usines de Barcelone et d’Avila, ainsi que celle de Saint-Pétersbourg, ont été fermées il y a quelques années. C’est donc sur le site de Sunderland que sont fabriqués les modèles Nissan les plus vendus en Europe, à savoir les Juke (SUV de segment B) et Qashqai (SUV de segment C) qui ont réalisé l’an dernier 75 000 ventes et 140 000  ventes respectivement. Ces deux modèles totalisent 300 000 unités produites dans une usine qui dispose d’une capacité de production de 450 000 véhicules par an, représentant ainsi les deux tiers de la capacité de l’usine en 2023. Nissan entend donc augmenter Le volume de production de cette usine en misant sur l’électrique qui sera proposé sur les futurs Juke et Qashqai , en plus de la Leaf qui a été stoppée en mars 2024 et sera renouvelée l’an prochain.
 
Les Juke et Qashqai sont aujourd’hui disponibles uniquement en version thermique, mild-hybride (MHEV) ou full-hybride (HEV), ce qui fait qu’il n’y a plus aujourd’hui de voiture 100% électrique produite à Sunderland.
 
AESC est en train d’augmenter les capacités de son usine de batteries de Sunderland afin de fournir des cellules pour 250 000 véhicules 100% électriques par an, mais le démarrage des véhicules 100% électriques dans l’usine Nissan de Sunderland aura lieu à partir de 2025 avec l’arrivée de la future Leaf (2025), du futur Juke (2026) puis du futur Qashqai (2027). Toutefois, l’offensive électrique débutera dès l’an prochain avec le lancement de la future Micra 100% électrique basée sur la Renault 5 E-Tech et fabriquée sur le site français de Maubeuge. Nissan veut ainsi vendre 40% de véhicules 100% électriques en Europe en 2026 (contre moins de 10% en 2023). C’est un objectif très ambitieux, pratiquement irréalisable. Et l’Europe serait ainsi très largement en avance sur le reste du monde, puisque Nissan prévoit de ne vendre que 20% de véhicules 100% électriques dans les régions situées en dehors de l’Europe en incluant la Chine.
Ventes des constructeurs Chinois en Chine sur 12 mois 2023 et 4 mois 2024

Ventes de voitures particulières en Chine par groupes (20) et par marques (65) sur 12 mois 2023 et 4 mois 2024
(J.V. et imports non inclus)

La filière automobile française s’est donné pour objectif 900 000 ventes de BEV en 2027
Le Contrat Stratégique de la Filière (CSF) automobile pour 2024-2027 a été signé le 6 mai 2024, en particulier par le gouvernement et la PFA (organisation représentant les acteurs de la  filière automobile).  Ce contrat fait apparaitre un objectif de ventes de 900 000 véhicules légers 100% électriques en 2027 : 800 000 véhicules particuliers (VP) et 100 000 véhicules utilitaires légers (VUL). Voir axe 4 (page 20) du contrat stratégique de la filière automobile signé le 6 mai 2024 téléchargeable à l’adresse ci-dessous (en français seulement):  https://www.conseil-national-industrie.gouv.fr/files_cni /files/csf/Automobile/1835-strategic-contract-of-the-automobile-sector-light-vehicles-and-heavy-vehicles-2024-2027.pdf
 
Cet objectif de vente est très ambitieux. En 2023 se sont vendus en France 298 127 BEV VP (16,8 % du marché français VP d’un niveau de 1 774 772 VP) et 25 315 BEV VUL (5,6% du marché français d’un niveau de 378 040 VUL). Les prévisions de marché d’Inovev du marché France pour 2027 sont de 2 244 000 VP + VUL.
Prenant en compte ce niveau de marché, les objectifs du gouvernement en nombre de BEV pour 2027 se traduisent par une part de marché de 40% du marché VP + VUL. Les ventes de BEV VP seraient multipliées par 2,7 en 4 ans (taux de croissance annuel: 30%) et les ventes de VUL multipliées par 4,0 en 4 ans (taux de croissance annuel de 40%).
 
Le contrat stratégique signé n’indique pas comment atteindre cet objectif. Mais on peut supposer que l’arrivée sur le marché de modèles 100% électriques à prix modéré fait partie des facteurs qui pourraient accélérer la croissance des ventes de BEV, ces futurs lancements étant le fait de constructeurs européens, mais également japonais, coréens et surtout chinois, ces derniers étant réputés pour proposer des modèles électriques à prix bas. Cet objectif sera d’autant plus atteignable si les subventions pour les BEV se poursuivent au moins jusqu’en 2027, car on a vu l’impact néfaste de l’arrêt des subventions en Allemagne.
 
A noter que le scénario de référence Inovev fait apparaitre un niveau de  900 000 ventes seulement en 2030, et non en 2027
Les constructeurs français ont été les plus grands bénéficiaires de l’arrêt des bonus écologiques en France
- On a observé dans une Auto-Analyse précédente que l’arrêt des bonus écologiques en France sur les voitures importées de l’extérieur de l’Europe à la fin de l’année 2023 avait surtout impacté les ventes de la Dacia Spring qui est importée de Chine, mais également dans une moindre mesure celles des Tesla Model 3 et MG importées de Chine. Les autres modèles ont relativement moins souffert car le volume de leurs ventes demeure encore faible à l’heure actuelle, notamment les BYD et les autres marques chinoises moins connues, ainsi que la Volvo EX30 importée de Chine qui connaît un réel succès d’estime.
 
Quelles marques ont profité de l’arrêt des bonus en France sur les voitures importées de l’extérieur de l’Europe fin 2023 ?
  • Même si l’hypothèse susceptible d’être une réalité, selon laquelle les clients des voitures importées de Chine ont pu reporter leur achat de plus de six mois ou se sont reportés sur l’achat d’un modèle thermique, hybride non rechargeable (HEV) ou rechargeable (PHEV,) ce qui semble le plus probable est qu’une bonne partie de ces clients se sont reportés sur l’achat d’un véhicule 100% électrique (BEV) fabriqué en Europe et donc éligible au bonus écologique.
  • Dans ce cas et dans ce cas seulement, on peut observer que six marques ont vu leurs ventes de BEV augmenter de manière brutale et significative en France à partir de janvier 2024 : cinq marques du groupe Stellantis (Peugeot, Fiat, Opel, Citroën, Jeep) et Renault, ces six marques ayant pu profiter de reports d’achats initialement prévus auprès des constructeurs chinois, étant donné que le marché français des BEV dans son ensemble est resté stable entre janvier et avril 2024.
Inovev prévoit 75 000 ventes par an du nouveau SUV Opel Frontera
Le groupe Stellantis vient de présenter le nouveau SUV Frontera (code OV24), à cheval entre le segment B et le segment C, qui remplace le Crossland et partage l’essentiel de sa carrosserie avec la récente Citroën C3 Aircross, ce qui a pour inconvénient l’absence d’un vrai style Opel distinctif.
 
Par rapport à l’ancien Crossland, le nouveau Frontera (qui reprend le nom d’un SUV Opel des années 90) est 18 centimètres plus long (4,39 m au lieu de 4,21 m), se détachant ainsi en terme de dimensions du SUV Opel Mokka beaucoup plus compact (4,16 m).
 
Le nouveau Frontera reprend la plateforme Small Car des récentes Citroën C3 et C3 Aircross, plateforme que reprendra également la future Fiat Panda (lancée en juillet 2024). Cette plateforme est rappelons-le la version économique de la plateforme STLA-Small qui permet de concevoir des voitures à bas prix capables de rivaliser avec les Dacia du groupe Renault.
 
Comme la récente C3 Aircross, le Frontera sera proposé en version cinq places ou en version sept places. En se situant au sommet du segment B en terme de dimensions, à la limite du segment C, le nouveau Frontera attaque directement les Dacia Jogger et Dacia Duster. Le Frontera sera motorisé par un moteur essence 1.2 de 100 ch (74 kW), un moteur essence 1.2 mild-hybrid (MHEV) 48V de 136 ch (100 kW) et un moteur 100% électrique de 113 ch (83 kW) accouplé à une batterie de 44 kWh semblable à celui de la e-C3 qui autorise une autonomie de 350 km environ.
 
Inovev prévoit 75 000 unités par an produites sur le site slovaque de Trnava aux côtés des Citroën C3 et C3 Aircross (alors que l’Opel Crossland était fabriquée sur le site espagnol de Saragosse).
 
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