La production automobile italienne au plus bas
La production automobile italienne fut l’une des plus importantes d’Europe. Née au début du 20e siècle, elle avait progressé fortement de 1950 à 1973, passant de 100 000 à 1 800 000 voitures particulières produites en vingt-trois ans, créant par là même le second constructeur automobile européen (Fiat) derrière l’allemand Volkswagen. L’usine Fiat de Mirafiori tournait alors à pleine capacité, Fiat produisant la majorité de ses automobiles sur ce site. Parmi les voitures les plus produites dans cette usine, on peut citer les Fiat 500, Fiat 600, Fiat 850, Fiat 1100, Fiat 1300, Fiat 1500, Fiat 124, Fiat 125, Fiat 127, Fiat 128, Fiat 131 et Fiat 132. A côté du géant Fiat, Alfa-Roméo, Lancia et Autobianchi complétaient l’offre de l’industrie automobile italienne.
 
Le volume de production du pays a commencé à baisser entre 1973 et 1985, passant de 1 800 000 à 1 400 000 unités. Après 1985, le volume de production a de nouveau progressé, passant de 1 400 000 à 2 000 000 unités en 1989.
 
Après cette date, le volume de production de voitures particulières en Italie s’est véritablement effondré, pour tomber à 500 000 en 2023. L’explication de cette chute tient au fait d’une part de la délocalisation d’une partie de la production Fiat vers la Pologne et la Serbie, et d’autre part de la diminution des ventes de Fiat (dont l’arrêt de la Punto a sans doute été l’un des facteurs les plus importants) mais aussi de la diminution des ventes d’Alfa-Roméo, de Lancia et d’Autobianchi (marque qui a fini par disparaître). Sergio Marchionne (PDG de Fiat-Chrysler) avait même prévu de stopper Alfa-Roméo et Lancia.
 
Aujourd’hui, Stellantis (à travers la seule marque Fiat) est devenu pratiquement le seul producteur d’automobiles en Italie, et de ce fait, l’avenir de l’industrie automobile italienne dépend uniquement de la volonté de Stellantis de continuer à produire en Italie ou pas.
Volkswagen est le constructeur le plus impacté par la baisse du marché des BEV en Europe
Dans un marché européen des BEV qui a baissé de 11% en mars 2024 par rapport à mars 2023 (-3% toutes motorisations confondues) et augmenté de seulement 3,5% sur le premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023 (+5% toutes motorisations confondues), quelles sont les marques qui ont été le plus impactées par ce ralentissement des ventes de BEV en ce début d’année ?
 
Sur le premier trimestre 2024, on constate que 18 marques voient leurs ventes de BEV baisser en Europe (30 pays = UE + UK + Suisse + Norvège). La marque la plus impactée est Mini (-71%), en raison de la transition entre l’ancienne Mini et la nouvelle Mini, mais d’autres marques comme Porsche, DS ou Dacia, voient leurs ventes baisser de plus de 45%. Pour Dacia, la transition entre l’ancienne Spring et la nouvelle Spring semble problématique. De son côté, VW perd sa place de second constructeur de BEV en Europe en raison d’une chute de ses ventes de 36% au premier trimestre. Tesla conserve sa place de premier constructeur de BEV en Europe mais perd 10% de ses ventes au premier trimestre 2024. Audi, Renault, Opel, Fiat ont vu leurs ventes de BEV baisser.
 
Quels sont les constructeurs qui ont réussi à augmenter leurs ventes de BEV en Europe au premier trimestre 2024 ?
 
Jeep et Honda font partie du lot mais avec des quantités très faibles, également plusieurs constructeurs chinois comme BYD, Xpeng, Leapmotor, DR (Chery), Ora (Great Wall), DFSK (Seres), JAC, mais avec des quantités très faibles. La preuve en est que ces constructeurs vendent ensemble seulement la moitié de ce que vend MG…  Les progrès de Lucid, Lexus, Subaru et Toyota sont aussi à relativiser vu les ventes très faibles. Par contre, BMW et Volvo progressent et affichent des quantités relativement importantes : ces deux marques prennent les 2ème et 3ème place dans le classement des ventes de BEV, derrière Tesla et devant Volkswagen.
Jeep généralise le moteur thermique sur son Avenger à toute l’Europe
Alors que Stellantis avait prévu initialement de commercialiser la Jeep Avenger uniquement en version 100% électrique sauf en Italie et en Espagne, deux grands marchés européens encore réticents à la motorisation électrique, le constructeur a été obligé de faire marche arrière (en raison de ventes trop faibles) et propose depuis l’automne 2023 les versions de l’Avenger à moteur thermique essence dans l’ensemble des pays européens.
 
Depuis cette date, les ventes de Jeep Avenger en Europe (données sur 30 pays : UE + Royaume-Uni + Norvège + Suisse) sont passées de 3 500 /4 500 unités par mois à 5 000 / 6 000 unités par mois et même 7 000 unités en janvier 2024. Les ventes de la version 100% électrique sont restées stables à 1 000 unités par mois sur toute l’année 2023 sauf en décembre où le modèle a enregistré 2 000 ventes, le mois de décembre étant toujours un bon mois de ventes pour les BEV. En 2024, les ventes sont retombées à 1 400 unités par mois en moyenne en janvier-février-mars.
 
C’est donc du côté des versions thermiques qu’il faut observer la croissance des ventes. De 2 500 unités par mois en juin-juillet-août 2023, les ventes sont passées à 4 000 en septembre (premier mois de la généralisation des versions thermiques à toute l’Europe), 5 000 en octobre, 4 500 en novembre avant de retomber à 2 500 en décembre. L’année 2024 a commencé sous les meilleurs auspices avec 5 700 ventes en janvier, 4 200 en février et 5 100 en mars, soit 5 000 par mois en moyenne.
 
De Mars 2023 à Mars 2024, les versions thermiques ont recueillit près de 44 000 ventes en Europe (75% des ventes de l’Avenger) et les versions 100% électriques 15 000 ventes (25% des ventes de l’Avenger), soit 59 000 ventes au total. Les versions thermiques ont ainsi permis de développer les ventes de l’Avenger, davantage que si le constructeur n’avait commercialisé que les versions électriques.
Inovev prévoit 40 000 unités par an de la nouvelle Alfa-Roméo Junior
Pour compléter sa gamme vers le bas, la marque italienne Alfa-Roméo (une des 14 marques du groupe Stellantis) a présenté la Junior (appellation d’un ancien modèle de la marque), un SUV de segment B qui succède en quelque sorte à la Mito, seule berline de segment B de la marque, qui fut produite entre 2008 et 2018 à 300 000 exemplaires.
 
La Junior partage sa plateforme STLA-Small (ex-CMP) avec les modèles de segment B du groupe Stellantis, comme les Peugeot 208, Peugeot 2008, Opel Corsa, Opel Mokka, DS 3, Fiat 600, Lancia Ypsilon ou Jeep Avenger.
 
L’Alfa-Roméo Junior qui mesure 4,17 m de long, 1,78 m de large et 1,54 m de haut entre en concurrence avec les SUV de segment B tels que les Renault Captur, Nissan Juke, Ford Puma, Volkswagen Taigo, Volkswagen T-Cross, Skoda Kamiq et Toyota Yaris Cross, ainsi que les SUV de segment B du groupe Stellantis (Peugeot 2008, Opel Mokka, DS 3, Fiat 600, Jeep Avenger).
 
L’Alfa-Roméo Junior est dotée de deux types de moteurs : un moteur essence 1.2 essence MHEV délivrant 136 ch (100 kW) et un moteur 100% électrique de 156 ch (115 kW) ou 240 ch (177 kW) permettant, grâce à une batterie délivrant 54 kWh, une autonomie de 400 km. Le choix entre moteur essence et moteur électrique permettra d’optimiser les volumes de ventes de la Junior.
 
Ce modèle sera fabriqué en Pologne, à Tichy, aux côtés des Fiat 500, Fiat 600 et Jeep Avenger, au rythme de 40 000 unités par an selon Inovev dont 75% en version essence et 25% en version électrique. Son prix annoncé est de 31 500 euros en version essence et 40 500 euros en version électrique. Alfa-Roméo a indiqué lancer un nouveau SUV Stelvio en 2025 et une nouvelle berline Giulia en 2026.
Paris Motorshow 2022: NamX et Hopium,
Deux jeunes entreprises françaises, NamX et Hopium, seront également présentes au Mondial de l'Automobile de Paris pour présenter leurs idées sur les véhicules à hydrogène.
NamX, dont le nom signifie "New Automotive and Mobility Exploration", est une entreprise franco-marocaine qui, en collaboration avec le carrossier et designer italien Pininfarina, basé près de Turin, développe un SUV à hydrogène, le HUV.  Sa particularité réside dans ses six réservoirs d'hydrogène modulaires et donc interchangeables, qui devraient lui permettre de parcourir jusqu'à 800 kilomètres. La pile à combustible doit pouvoir alimenter un moteur électrique de 220 kW (300 ch) dans la version à propulsion et deux moteurs électriques d'une puissance totale de 404 kW (550 ch) dans la version à traction intégrale. Selon NamX, le HUV devrait être prêt à être commercialisé en 2025, mais on ne sait pas encore si une production en série est prévue et, si oui, où elle sera implantée.
Hopium, fondée par le pilote de course français Olivier Lombard, a son siège social à Paris et son centre d'essai à Linas, en France. Un studio d'ingénierie se trouve à Munich (Allemagne) et le logiciel est développé à Los Angeles (Etats-Unis). Cette jeune entreprise a développé une berline très sportive, la Machina, qui fonctionnera à l'hydrogène. La pile à combustible alimente un moteur de 368 kW (500 ch) et devrait permettre une autonomie de 1 000 km et une vitesse de pointe de 230 km/h.  En outre, le temps de ravitaillement ne devrait être que de trois minutes. On peut s'attendre à ce que la Machina soit bientôt commercialisée, puisqu'un prix de 120 000 € a déjà été communiqué et que les 1 000 premiers exemplaires ont déjà été réservés.
   
 

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