- La production automobile américaine des VP+VUL (USA) a chuté de 30,7% au premier quadrimestre 2020, par rapport au premier quadrimestre 2019 qui avait déjà baissé de 5,3% par rapport au premier quadrimestre 2018. Le mois d’avril a été catastrophique, puisque le volume de production n’a pas excédé les 2 000 unités, chiffre jamais atteint depuis la Seconde Guerre Mondiale.

- Il est vrai que toutes les usines d’assemblage étaient à l’arrêt au mois d’avril aux Etats-Unis en raison de la crise du coronavirus, ce qui a d’ailleurs créé une explosion du chômage dans le pays (le taux est passé de 5% à 15% en un mois).

- Afin d’éviter de scléroser toute l’économie américaine, le gouvernement Trump a encouragé le déconfinement et le redémarrage des usines. La plupart ont décidé de relancer leur production au mois de mai, mais à un rythme plus lent qu’à la normale.

- Néanmoins, le redémarrage des usines devrait s’accélérer, car la demande reste soutenue, avec 710 000 ventes en avril (malgré les usines fermées), ces ventes provenant surtout de stocks issus des usines d’assemblage non seulement des Etats-Unis, mais aussi du Canada et du Mexique qui ont également fermé leurs usines en avril, et également du Japon et de l’Europe.

- Il va donc falloir reconstituer les stocks pour pouvoir répondre à la demande des prochains mois, même si celle-ci demeure encore peu optimale. Si la demande croit au second semestre 2020, les usines automobiles vont amplifier leur activité et le nombre de chômeurs devrait diminuer, ce qui aidera l’économie à redémarrer. En résumé, la production américaine ne devrait pas subir une chute trop importante en 2020, de l’ordre de 10% à 15%.

- La production automobile chinoise des voitures particulières a chuté de 37,7% au premier quadrimestre 2020, par rapport au premier quadrimestre 2019 qui avait déjà baissé de 13,3% par rapport au premier quadrimestre 2018. Le mois d’avril est toutefois revenu au niveau d’avril 2019, grâce à une demande locale qui a redémarré au même moment. Les ventes de voitures en Chine ont en effet connu un redémarrage en avril, le volume de ventes correspondant à peu près à celui du volume d’avril 2019.

- La crise du coronavirus a en effet touché la Chine plus tôt que l’Europe ou les Etats-Unis, c’est donc en février que les ventes et la production ont touché le fond en Chine, alors que l’Europe ou les Etats-Unis ont touché le fond deux mois plus tard.

- Du coup, les usines chinoises ont redémarré en mars et ce redémarrage s’est amplifié en avril et les prochains mois devraient être du même niveau que les mêmes mois de 2019.

- Au total, l’année 2020 devrait se terminer sur une baisse de 10% des ventes et de la production automobile en Chine. Il s’agira quand même de la troisième baisse enregistrée en trois ans. Entre 2018 et 2020, les ventes et la production automobile en Chine auront ainsi perdu 20% de leur volume, alors que ce pays encore sous-motorisé était promis il y a une dizaine d’années à une croissance ininterrompue des ventes automobiles et de la production.

- A noter que la reconstitution des stocks n’est nécessaire actuellement en Chine car le volume de production a été très proche du volume de ventes entre janvier et avril 2020.

- Le marché automobile chinois des voitures particulières a reculé de 35,5% sur le premier quadrimestre 2020, par rapport au premier quadrimestre 2019, mais contrairement aux marchés européen et américain, le plus dur est passé, puisque le mois d’avril termine à un niveau comparable à celui d’avril 2019, alors que le mois de mars affichait une baisse de 48,4% et le mois de février une baisse de 81,7% au pire moment de la crise du coronavirus.

- La crise du Covid-19 a commencé plus tôt en Chine et donc se termine plus tôt qu’en Europe ou aux Etats-Unis, et on ne voit pas pourquoi le résultat réalisé au mois d’avril en Chine ne pourrait pas être réalisé au mois de juin en Europe ou aux Etats-Unis.

- Visiblement, la relance est effective en Chine depuis le mois d’avril, même si on reste sur le quadrimestre à un niveau d’un tiers inférieur à celui de l’an passé qui était déjà inférieur à 10% par rapport à celui de 2018.

- Sur l’ensemble de l’année, le gouvernement chinois table sur une baisse de -10% ce qui correspond à une baisse de 35,5% sur le premier quadrimestre 2020 qui se poursuivrait de mai à décembre par un niveau de marché comparable à celui de 2019.

- Quels ont été les constructeurs les plus impactés sur le  premier quadrimestre 2020 ?

- Les constructeurs français Renault (-78%) et PSA (-74%) sont les plus touchés, suivis par les groupes GM (-52%) et FCA (-59%). Viennent ensuite les groupes Hyundai-Kia (-42%), Volkswagen (-34%), Honda (-34%) mais ces deux derniers font mieux que le marché dans son ensemble. Tesla est le seul à progresser sur ce marché.

- Le marché automobile japonais des voitures particulières a baissé de 14,1% au premier quadrimestre 2020, par rapport au premier quadrimestre 2019, en raison de la crise du coronavirus. Le marché automobile japonais avait déjà subi une baisse de 1% au premier quadrimestre 2019 par rapport au premier quadrimestre 2018.

- La baisse enregistrée au premier quadrimestre 2020 est très inférieure à celle enregistrée par la production automobile au Japon pendant la même période. En effet, la production a pâti d’exportations en forte baisse (à cause de l’effondrement des marchés mondiaux), alors que pour le marché, les importations représentent une partie tellement faible (5,5%) qu’elle n’impacte pas le marché dans son ensemble.

- Depuis une trentaine d’années, la part des importations au Japon oscille entre 5,5% et 6,5% et donc aujourd’hui on est au point le plus bas. Le Japon est un des pays où le pourcentage des importations reste le plus faible.

- Toutefois, la baisse du marché japonais a atteint -30% en avril, contre -9% en mars, -10% en février et -12% en janvier. La situation s’empire donc depuis le mois de mars et il est difficile aujourd’hui de savoir si le marché japonais va plonger en mai ou se stabiliser. Il faut rappeler que le Japon a été touché plus tard que la Chine, et un peu plus tard que l’Europe ou les Etats-Unis.

- Dans les deux cas, la baisse du marché japonais devrait se situer autour de 10% à 15% sur l’ensemble de l’année, si la crise du coronavirus ne s’éternise pas.